L’arrêté préfectoral sur l’accès fluvial direct à Port 2000 ouvre la voie aux travaux
La préfecture a autorisé par arrêté, le 19 juin 2023, la construction de l’accès fluvial direct à Port 2000 (« chatière ») qui permettra l’accès permanent des bateaux fluviaux à Port 2000, a annoncé Stéphane Raison, directeur général de Haropa Port lors d’une rencontre du Cercle économique de l’Alliance Seine-Escaut. Il a aussi insisté sur le rôle d’un port et évoqué CMA CGM et MSC.
« Nous allons pouvoir lancer les travaux d’ici la fin de l’année », a déclaré Stéphane Raison, directeur général de Haropa Port, en annonçant le 20 juin 2023, que l’arrêté préfectoral autorisant l’accès fluvial direct à Port 2000 avait été signé la veille. « Les appels d’offres sont en cours », a-t-il précisé.
Seul un recours administratif pourrait désormais empêcher les travaux de commencer fin 2023. Les deux seules réserves de la commission d’enquête publique, qui avait émis en février un avis favorable sur le projet, portaient sur des questions environnementales.
CMA CGM après MSC ?
Le projet d’accès fluvial direct consiste à créer une nouvelle digue pour permettre la navigation des bateaux fluviaux entre le port historique du Havre et le bassin de Port 2000. Il affectera forcément l’écosystème de l’estuaire, mais il va aussi favoriser le report modal vers le fluvial, mode de transport plus respectueux de l’environnement que la route.
L’infrastructure devrait augmenter la part modale du fluvial pour les conteneurs sur l’axe Seine. D’autant que CMA CGM, premier client du port, entend répondre aux investissements de MSC au Havre en y développant à son tour son activité, selon Stéphane Raison. Haropa anticipe 250 000 à 300 000 EVP supplémentaires sur la Seine, et autant sur le rail.
La part modale des modes massifiés atteint actuellement 18,5 %, soit deux points de plus que l’an dernier. « Si MSC transfère au Havre une partie de ses volumes anversois, l’effet volume ne permettra pas d’augmenter rapidement la part modale, mais l’objectif reste 30 % pour les modes massifiés, indique Stéphane Raison. D’autant que la route est déjà à saturation avec 2 000 camions par terminal et par jour ».
Le rôle d’un port
Le directeur général de Haropa Port estime à 4 à 5 millions d’EVP les conteneurs qui passent par Anvers ou Rotterdam et que Le Havre doit récupérer :
- « Pour cela, il faut continuer à être un port aménageur. Si la loi zéro artificialisation nette nous en empêchait nous ne pourrions pas atteindre cet objectif ;
- Le Havre reste un grand port pétrolier, et, le jour où les raffineries fermeront, il faudra avoir créé par anticipation d’autres activités économiques pour compenser ces fermetures ;
- Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre la fin des raffineries pour récupérer les terrains et créer de nouvelles industries vertes ».
Cette notion de « port aménageur » est tout à fait du goût de Jean-François Dalaise, vice-président et secrétaire général de l’Alliance Seine-Escaut. Également, ancien président du Port autonome de Paris, il se « réjouit d’avoir trouvé un directeur de port qui veut être aménageur, alors que beaucoup d’entre eux prônent le port développeur ou le port entrepreneur ».