Les transports de nouveau en vogue sur la Garonne
Quais, pontons, navettes fluviales… 30 équipements fluviaux vont être livrés ou améliorés dans le port de la lune d’ici 2030. Le but de ce schéma directeur voté ce vendredi par Bordeaux Métropole est d’améliorer « le tourisme fluvial, le nautisme, la mobilité fluviale des personnes et la logistique fluviale urbaine ». Une expérimentation dans ce dernier domaine va être menée en octobre.
Bordeaux Métropole a adopté ce vendredi un schéma directeur des équipements fluviaux. L’objectif : améliorer les services ou équipements faisant défaut au développement du transport des personnes et de marchandises sur la Garonne. A ce stade, ce n’est toutefois pas un projet opérationnel, mais « un document prospectif qui présente le champ des possibles ».
« Seules des études complémentaires pourront entériner certaines réalisations au regard de diverses contraintes et réglementations (navigation, urbanisme, loi sur l’eau…) », précise la délibération.
Sur 30 opportunités de projets ainsi imaginées, 12 opérations sont néanmoins « d’ores et déjà programmées » dans le cadre de la nouvelle délégation de service public transports et du schéma des mobilités. Ils prévoient en effet d’augmenter le potentiel de transports passagers sur Garonne – 400 000 utilisateurs des Bat3 en 2019. Pour ce faire, deux bateaux seront livrés en 2023, et deux autres sont prévus en 2025, portant alors la flotte à six navires.
Deux fois plus de Bat3
16 millions d’euros vont être investis dans des embarcadères destinés aux Bat3, mais aussi sur certains sites aux bateaux de croisière ou de plaisance. Alors que le port de la lune compte actuellement 15 pontons dont 5 seulement concernés par des arrêts Bat3, de nouveaux quartiers et communes de la métropole pourront ainsi être desservis.
Sont prévus pour septembre 2023 l’adaptation de Port Bastide situé à la ZAC Bastide Niel, celle du ponton Benauge quai Deschamps, la création du ponton Belvédère et la rénovation complète de Port Garonne à Bègles. Pour 2025, 6 ouvrages seront livrés : la jetée bacalanaise en lien et place de l’estacade Brandenbourg, promise à la destruction, et cinq pontons – à Brazza, Saint-Michel, un site « stratégique pour le réseau Bat3 » puisque ce sera le premier en amont du pont de pierre, devant l’Arena, à Bouliac et dans le secteur gare.
L’emplacement de ce dernier n’est pas arrêté, mais une localisation près du MIN (marché d’intérêt national) pourrait s’avérer précieuse pour la logistique urbaine. Pointant le « très faible usage du fleuve en la matière en dehors de la collecte par barge des déchets des paquebots maritimes et fluviaux », la métropole entend en effet développer le fret fluvial. Il permet de « réduire les émissions de carbone et de fluidifier les déplacements en diminuant la congestion routière », mais aussi de « répondre à la difficulté “du dernier kilomètre” lorsqu’il faut acheminer des marchandises en cœur de ville ».
Fret et croisières
Une expérimentation a d’ailleurs été lancée le 5 octobre 2022 avec des associations et entreprises sur trois zones de déchargement situées à Bordeaux. Le dernier kilomètre a été réalisé par vélo cargo. Le temps d’une journée, des produits agricoles venus du Lot-et-Garonne ont été déchargés sur le ponton Richelieu, des matériaux de construction sont arrivés quai de Bacalan et des biodéchets collectés en bac, ont fait l’objet d’un déchargement quai de la Grave.
La métropole bordelaise, qui estime les retombées économiques des croisières et du tourisme fluvial à 20 millions d’euros, entend développer cette activité tout en la verdissant. Après l’embarcadère Albert-Londres et le ponton Ariane raccordé en mai 2022, les travaux seront poursuivis pour raccorder au réseau électrique les deux derniers embarcadères dédiés aux paquebots fluviaux quai des Chartrons.
A plus long terme (2024-206), il est envisagé de permettre aux « day cruises » et aux Bat3 de pouvoir débarquer sur la presqu’île d’Ambès (à Saint-Vincent-de-Paul, Saint-Louis-de-Montferrand, Bassens) mais aussi à Parempuyre, avec la possibilité de desserte par bateau rapide – qui pourrait aller jusqu’à Royan.
Enfin, « si les négociations aboutissent quant à l’acquisition par la Métropole de l’île d’Arcins, un ponton sera à prévoir dès que les conditions d’accueil du public sont réunies, les ouvrages existants n’étant pas aux normes ».