Prise en charge des frais de manutention fluviale dans les ports maritimes

A l’occasion du déplacement de M. Jean-Baptiste DJEBBARI, ex-ministre des transports, sur le port fluvial d’Arles, le mardi 1er mars 2022, une initiative majeure en faveur du transport fluvial avait fait l’objet d’une officialisation. Entrée en application peu après, les contours de l’engagement de CMA-CGM font déchanter la Profession.

La Profession fluviale l’attendait depuis toujours. Après le précédent réussi du Grand Port Maritime de Dunkerque en 2016, CMA-CGM s’engageait à l’égard tant des professionnels que de l’État à prendre en charge directement les frais de manutention des marchandises sur barge fluviale, comme c’est le cas pour le routier et le ferroviaire, dans les deux principaux ports français de conteneurs : Le Havre et Marseille-Fos. Une équité de traitement allait enfin être rétablie, à l’initiative du 1er armateur maritime français, pour permettre de redonner de la compétitivité au fluvial par rapport à la route.

E2F avait souligné le caractère décisif pour le développement de la filière fluviale conteneurs de cette décision, pour laquelle elle avait multiplié les actions ces dernières années, dès lors qu’elle donnait le signal pour que l’ensemble des armements maritimes qui escalent dans les ports français suive le mouvement et que la pratique s’ancre sur le long terme.

La Profession vient d’apprendre que CMA-CGM a en définitive limité cette prise en charge aux seuls conteneurs pleins, et hors « extra costs » c’est-à-dire hors prestations effectuées la nuit et le week-end notamment – et surtout hors conteneurs vides.

Les conditions de cette mise en œuvre révélées postérieurement à l’engagement pris publiquement le 1er mars, ont pour effet d’en réduire considérablement la portée en termes de rétablissement des conditions de concurrence avec les autres modes d’évacuation terrestre, le gain économique attendu étant réduit d’au moins 30 % par rapport aux estimations d’origine.

E2F vient de saisir le Ministre des transports en lui demandant d’intervenir au plus haut niveau de l’entreprise concernée pour que l’engagement, pris publiquement, soit tenu dans la lettre comme dans l’esprit.