Construction de bateaux fluviaux de fret « zéro émission », c’est parti ! Le choix de l’hydrogène

Plusieurs initiatives sont lancées par les transporteurs fluviaux de fret visant la construction de pousseurs équipés de piles à hydrogène produisant uniquement de l’électricité. Au travers de ces initiatives, les opérateurs de fret ouvrent la voie à une décarbonation du transport fluvial.

Le projet – baptisé « PM 13 » – consiste à construire un bateau d’un gabarit de 13 m x 5,80 m équipé d’un système conjuguant batteries et pile à hydrogène, d’une puissance équivalente à 2 x 285 kW en diesel. Ce pousseur entend déplacer des barges pouvant atteindre 2 800 tonnes entre les 11 ports parisiens de CEMEX. Il pourra également assurer le convoyage d’établissements flottants non propulsés (restaurants, pontons flottants, etc.). Première mise en service prévue en 2023.

Le projet « FLAGSHIPS » contribue à la construction de deux nouveaux navires, l’un à Lyon et l’autre à Stavanger, en Norvège. A Lyon, un bateau à hydrogène exploité par la Compagnie Fluvial
de Transport (CFT) servira de pousseur sur l’un de ses fleuves les plus exigeants, le Rhône. À Stavanger, l’hydrogène est destiné à alimenter un bac de transbordement de passagers et de voitures exploité par Norled dans le cadre du réseau de transport public local. Le projet FLAGSHIPS est financé par le programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’UE dans le cadre de l’engagement conjoint sur les piles à combustible et l’hydrogène (FCH-JU). Première mise en service prévue en 2021.

D’un point de vue technique, l’hydrogène couplé à un apport d’air introduit dans une pile à combustible permet de produire de l’électricité en ne rejetant que de l’eau. Il ne produit ni émission polluante ni gaz à effet de serre dans son utilisation, et se présente comme une des solutions clés pour décarboner l’économie fluviale et favoriser une intégration réussie et acceptée des industries fluviales dans l’environnement urbain.

En faisant le choix d’un mode hybride conjuguant moteur électrique et système de propulsion à l’hydrogène, ces transporteurs entendent accroître leurs performances en assurant la continuité
de leur service, tout en diminuant l’impact environnemental de leur flotte.

Ces projets s’inscrivent dans la perspective d’applications de moyen et de long terme, eu égard à la maturité technique et économique des technologies considérées et à la nécessité de mettre en place des réseaux de distribution.