Courrier à TLF suite à l’apparition de dérives dans les pratiques commerciales

La crise qui frappe notre Pays n’a pas épargné le transport fluvial même si comme les autres secteurs de la logistique il a su pourtant répondre présent depuis le 17 mars sur les trafics stratégiques en réponse aux sollicitations des chargeurs et des affréteurs.

Avec des pertes moyennes de – 40 % des volumes, le secteur est durement touché et attend comme nous tous une reprise d’activité.

Cette reprise sera lente, nous le savons, et sera marquée par un renforcement de la concurrence notamment routière que nous sentons déjà.

Dans ce contexte, nos entreprises commencent à voir apparaître ce que nous pourrions qualifier de dérives dans les pratiques commerciales, par une pression accrue sur les prix, des temps d’attente excessifs, des non-affrétements concertés et des désaffrétements.

Cette tendance est accentuée, selon nos sources par l’arrivée de cale étrangère sur le réseau du Nord-Est ainsi que par l’intervention d’affréteurs extérieurs à notre territoire qui commencent à capter des parts de marché par une politique commerciale très agressive dont nous devrons analyser à terme si elles ne relèvent pas au plan juridique de pratiques illégales : vente à perte, cabotage illicite, exercice abusif d’une profession réglementée du transport.

Ces pratiques perturbent le marché qui depuis quelques années s’était stabilisé sur des pratiques de partenariat gagnant-gagnant avec les acteurs en place, qu’il s’agisse des acteurs économiques eux-mêmes comme des fédérations professionnelles.

A cet égard, les habitudes anciennes de travail entre TLF et les fédérations de transporteurs aujourd’hui réunies sous la bannière d’E2F ont su faire évoluer le cadre d’exercice de nos activités en imposant un certain niveau de professionnalisme et un encadrement par les contrats types, toutes choses dont il faut objectivement se féliciter et qui ont fait au fil du temps de la filière fluviale une réalité.

C’est dans cet esprit que nous souhaitons que TLF intervienne auprès des affréteurs pour leur rappeler le « code bonne conduite » qui a toujours prévalu en les alertant sur la nécessité de rester soudés dans cette période de sortie de crise et en leur rappelant le cadre légal d’intervention qui est le leur.

Mais notre message à votre attention va au-delà car nous souhaitons reprendre en commun plusieurs initiatives évoquées mais non mises en œuvre jusqu’à présent, faute de temps. A ce titre, je vous propose de revenir sur différents dossiers : référentiels de coût de revient, renforcement de l’accès à la profession, contrat type, contrôle du cabotage, concurrence intermodale abusive.