L’impact important des travaux du métro et du train sur le canal du Midi et Latéral
LGV, 3e ligne de métro et réhabilitation du quartier Grand Matabiau… Les prochaines années, à Toulouse, vont être marquées par de grands travaux aux abords directs du canal du Midi et Latéral. Regrettant une absence de planification entrainant une multiplication des périodes d’interdiction d’accès au canal, à ses berges mais aussi aux voies routières et cyclables, les membres du club économique Toulouse au fil de l’O* s’inquiètent de l’impact exagéré de ces opérations et notamment de l’annonce de cinq mois d’arrêt de la navigation sur la Canal des deux Mers.
Suite à plusieurs courriers adressés à la Mairie de Toulouse et à la préfecture ayant pour objectif le dialogue avec les services de l’État et les collectivités, Toulouse au fil de l’O a souhaité alerter les Toulousains sur l’absence de coordination des grands travaux métropolitains prévus sur et aux abords du canal du Midi et du Canal Latéral. Troisième ligne de métro, réaménagement du quartier Grand Matabiau ou future Ligne à grande vitesse (LGV)… Autant d’opérations majeures qui, par manque d’anticipation et de concertation, auront un impact exagéré sur la vie quotidienne des quartiers terrestres ou fluviaux. Le club économique réaffirme son soutien à la démarche de renforcement des transports publics, mais demande toutefois que ces travaux soient regroupés afin de limiter les conséquences sur la vie quotidienne du canal et, indirectement, sur les collectivités et personnes qui en dépendent.
Le canal bloqué pendant cinq mois en 2023
Toulouse au fil de l’O déplore en premier lieu l’absence de visibilité relative au nombre de chantiers qui perturberont l’activité fluviale et terrestre sur le territoire de Toulouse et de sa métropole. En effet, au vu de la multiplication des projets de réaménagements, la navigation comme les promenades sur les berges pourraient être interdites sur de longues périodes entre 2022 et 2025, si ce n’est plus. Les services de la Métropole toulousaine ont, par exemple, confirmé aux territoires et collectivités irrigués par le Canal des deux Mers, le « blocage » de la navigation pendant cinq mois en 2023. Alors que les entreprises de tourisme fluvial sortent de deux années moroses liées à la crise sanitaire et qu’il entrevoient seulement en 2023-2024 un retour à la « normale » cette perspective de fermeture apparait comme un nouveau coup de massue sur la Profession.
Avec 30 % du trafic fluvial touristique du pays, le réseau fluvial dans le Sud-Ouest est la première destination fluviale française. Le canal du Midi et le canal latéral à la Garonne, formant le Canal des deux Mers, génèrent 175 millions d’euros de chiffres d’affaires et 1 130 emplois pour le secteur du tourisme fluvial selon l’étude nationale de VNF de 2019.
Une longue liste de chantiers autour des canaux et de la Garonne
Afin de favoriser le travail de concertation entre les différents acteurs, Toulouse au fil de l’O a engagé un dialogue technique et constructif avec Tisséo, notamment Tisséo ingénierie, plus faiblement avec les Services de l’État et l’agence des Voies navigables de France (VNF).
- Chantier de la LGV sur le canal latéral impliquant la destruction de trois maisons éclusières, patrimoine de ce canal
- Chantier de la troisième ligne de métro sur le canal Latéral
- Chantier de la troisième ligne de métro sous la Garonne (Sept Deniers/Blagnac)
- La consolidation et réfection de la « Marche du Bazacle »
- Chantier de la troisième ligne de métro au niveau du Port Saint-Sauveur
- Chantier de la troisième ligne de métro avec la construction, 360 ans après celui de Pierre-Paul Riquet d’un deuxième canal du Midi artificiel et bétonné permettant, pendant plus de deux ans, une navigation en alternance
- Impact de la connexion entre la ligne B et la troisième ligne sur le linéaire de Toulouse, Ramonville, Auzeville et Castanet
- Les Aménagements de quartiers fluviaux et des berges à Ramonville et Auzeville
- Le Grand Parc Canal
- Les Travaux d’aménagement de la Gare Matabiau
- Le prochain déplacement de la gare routière
- Travaux sur le boulevard de la Méditerranée et les berges
- Multiples chantiers sur les pistes cyclables dans le cadre du Réseau Vélo express
- Travaux sur les ports techniques de Ramonville et la Cale du Radoub
Médiation, coordination et transparence
Face à toutes ces interrogations, Toulouse au fil de l’O attend que les décideurs et acteurs impliqués s’expliquent sur l’absence de visibilité, de coordination et d’information sur ces multiples chantiers. Afin de palier le manque d’initiative des pouvoirs publics en ce sens, le club économique propose la constitution d’un Comité de pilotage placé sous l’égide des représentants de l’État et des collectivités concernées, mais aussi des différents opérateurs et des représentants de la marque Canal du Midi et de l’Unesco.
Il demande également la désignation d’un coordinateur pour ces différents chantiers ainsi que la création d’un corps de médiateur. De même, afin de permettre une meilleure transparence, Toulouse au fil de l’O demande à ce que soit publiée la liste des chantiers ainsi que son calendrier, les moyens techniques déployés et les conséquences prévues sur la vie quotidienne des Toulousains et des habitants de la métropole.
Enfin, le club économique demande aux pouvoirs publics un véritable plan de communication pour justifier cette multiplication de chantiers d’importance et la création d’un canal du Midi « artificiel et bétonné » avec une navigation uniquement prévue en alternance. Pour Toulouse au fil de l’O, quoiqu’il arrive, la ville de Toulouse ne doit pas être seule à décider de l’avenir à court, moyen et long terme du canal du Midi.
* Le club économique « Toulouse au fil de l’Ô » regroupent des associations de commerçants, des artisans, des indépendants, des TPE et PME, qui travaillent et/ou vivent sur les quartiers fluviaux toulousains du Canal du Midi, Canal Latéral, Canal de Brienne, Garonne et 80 voies d’eau et plans d’eau qui irriguent la Métropole toulousaine.