Logistique Urbaine Durable : le fluvial a des atouts à faire valoir

À la suite de la première réunion du Comité interministériel de la logistique qui s’est tenu lundi 7 décembre 2020, le Gouvernement a confié à Anne-Marie Idrac, Jean-Jacques Bolzan et Anne-Marie Jean, une mission relative à la logistique urbaine qui doit contribuer à une « stratégie nationale pour une logistique urbaine durable ».

La logistique urbaine est l’ultime maillon d’une chaîne logistique globale reliant expéditeurs de marchandises et destinataires finaux, qu’il s’agisse d’entreprises ou de particuliers. Ce volet urbain représente près d’un tiers du coût logistique total de l’acheminement d’une marchandise et génère des flux de trafic urbain significatifs pour assurer l’approvisionnement des villes. La logistique de nos villes se situe ainsi au croisement de plusieurs enjeux majeurs, aux premiers rangs desquels : la compétitivité de la filière logistique française, la transition écologique, l’amélioration de la qualité de la vie urbaine, l’adaptation aux nouveaux modes de consommation (e-commerce), la résilience voire la relocalisation de nos productions et la revitalisation des centres villes.

Des initiatives ont déjà été prises localement ou par l’État afin d’apporter des réponses aux enjeux de la logistique urbaine durable. Certaines villes ont, par exemple, mis en place des innovations visant à encadrer la circulation de certains véhicules, ou à favoriser les modes de transport propres. L’État a, quant à lui, initié en lien avec l’ADEME le programme Innovations Territoriales et Logistique Urbaine Durable (lnTerLUD) qui vise à créer, localement, des espaces de dialogue entre les acteurs publics locaux et économiques dans l’objectif d’élaborer des chartes de logistiques urbaine durable, pour construire une politique d’ensemble, en faveur d’un transport des marchandises en ville de plus en plus économe en énergie et décarbonée.

Il apparaît cependant que des barrières subsistent et empêchent l’optimisation des flux de marchandises dans les villes ou n’apportent pas de solutions adaptées aux acteurs privés. Ces barrières peuvent émaner de contraintes réglementaires spécifiques qui pourraient être simplifiées ou de marges de progrès en termes d’harmonisation entre les collectivités ou d’un manque d’infrastructures adaptées.

C’est pourquoi le ministre chargé des transports, le ministre chargé des PME et la ministre chargée de l’industrie ont confié une mission visant à recenser ce qui, aujourd’hui, fait obstacle au déploiement d’une logistique urbaine efficace, respectueuse de l’environnement et durable sur nos territoires, à structurer des axes d’amélioration concrets relevant des niveaux national ou local et à formuler des propositions de simplification réglementaire ou de bonnes pratiques qui pourraient alimenter la stratégie gouvernementale en la matière. Une attention particulière sera apportée à la nécessité de desservir efficacement les commerces ou artisans urbains en réduisant l’impact environnemental du transport de marchandises.

Suite au lancement de cette mission, E2F a mis en place un groupe de travail « Logistique urbaine durable » afin de préparer la contribution de la Fédération à la mission gouvernementale.

Une première réunion s’est tenue au début du mois de février. Elle a permis de mettre en exergue :

  • Les conditions nécessaires à la compétitivité du transport fluvial dans le cadre de la logistique urbaine (topographie, volume de fret, transports d’approche, disponibilité et compétitivité du foncier) ;
  • Et les leviers de l’action publique (les ports, la planification, la commande publique, la prise en compte des externalités).

L’objectif pour E2F : faire comprendre que la logistique urbaine ne se limite pas au transport de biens de grande consommation sous forme conditionnée.