La région Normandie veut peser dans le développement des ports

A défaut d’avoir obtenu pour la collectivité qu’il préside un rôle plus important au sein de la gouvernance d’Haropa port, Hervé Morin a choisi de peser sur le projet stratégique 2020-2025 du grand port fluvio-maritime de l’axe Seine. C’est tout l’objet du document présenté à Rouen jeudi 14 octobre 2021, devant des élus et des représentants du monde portuaire normand, intitulé :
« Ambition portuaire pour la Normandie 2020-2025 ».

La région Normandie et ses partenaires portuaires (UPR, Seine port union, Umep) et industriels (Synerzip-LH, AEPJR) ont décidé de décliner dans un document intitulé « Ambition portuaire pour la Normandie » les grandes priorités qui doivent être portées collectivement. « On s’est trop longtemps abrité derrière des chapelles, résume Olivier Clavaud, président de l’association Synerzip-LH qui regroupe les entreprises de la zone industrialo-portuaire du Havre. Aujourd’hui, nous devons additionner nos talents. »

Des talents au service de l’attractivité économique et industrielle des ports, de la transition écologique et énergétique, de la transition numérique, de l’emploi et de la formation, sans oublier l’ancrage territorial des ports.

Ce document regroupe des propositions émanant des acteurs économiques normands et de la Région Normandie et se veut complémentaire du projet stratégique d’HAROPA Port.

« Le 1er territoire industriel décarboné du monde »

Sur la question de l’attractivité, outre la reprise de l’idée de créer des zones franches pour lutter contrer la concurrence des ports britanniques, l’enjeu consiste prioritairement à favoriser l’émergence de filières jugées à haut potentiel : les énergies marines renouvelables, l’hydrogène ainsi que la captation de carbone. Autant de sujets sur lesquels le territoire normand ne manque pas d’atouts.

Au point d’envisager avec optimisme que la Normandie devienne « le 1er territoire industriel décarboné du monde » dans les années qui viennent. Également à l’ordre du jour, la transition écologique et énergétique avec l’électrification des quais ou encore le développement de la multimodalité avec, par exemple, la création d’un accès fluvial permettant de relier Caen (Calvados) à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) par la Seine.

Électrification, hydrogénisation, décarbonation

Pour le président du conseil régional Hervé Morin, plus qu’un inventaire de projets en cours ou à développer, le document est « l’expression d’une volonté partagée de bâtir un projet dynamique autour de la Seine et de son estuaire ». « Jamais il n’y a eu autant d’acteurs internationaux qui ont étudié l’hypothèse axe Seine », s’enthousiasme l’élu, faisant référence au projet d’Amazon dans la métropole rouennaise. Electrification, hydrogénisation, décarbonation, voilà donc le nouveau triptyque qui doit faire, demain, des ports normands de l’axe Seine et de la côte « une référence » !

Car l’enjeu est de rester compétitifs face aux ports du Nord de l’Europe. « Il faut aller vite » s’accordent à dire les acteurs industriels de l’Axe Seine. « Il faut pouvoir proposer des services équivalents et fiables pour peser dans la compétition internationale ».

Reste à organiser la mise en œuvre de ces 26 propositions avec l’ensemble des partenaires dont certains n’ont pas été directement intégrés à la réalisation de ce document programmatique : le premier d’entre eux, Haropa port ainsi que les métropoles de Rouen et du Havre, engagées de leur côté dans une réflexion communes avec Paris sur le développement de l’axe Seine.


Lien :
Ambition portuaire pour la Normandie.