Transport combiné : l’Union européenne en veut davantage
Dans le cadre de la consultation publique en vue de réviser la directive 92/106/CEE sur le transport combiné, l’Union européenne interroge les parties prenantes.
L’objectif de l’initiative de la Commission est de faciliter une augmentation de la part du rail, du transport maritime à courte distance et des transports intérieurs des voies navigables dans le transport total de marchandises.
La révision vise à améliorer le soutien existant au transport combiné en l’étendant à un ensemble plus large d’opérations (champ d’application), en augmentant le choix et le niveau des mesures de soutien et en incitant ainsi les organisateurs de transport à utiliser de plus en plus le transport intermodal ou multimodal dans l’UE en vue d’un transport modal plus durable.
E2F soutient cette initiative et considère en effet que la compétitivité du transport combiné se trouve affectée par une concurrence souvent abusive du transport routier et par des freins structurels à son développement, qu’ils soient de nature technique ou économique.
A cet égard, le E2F considère légitime et de la responsabilité des Pouvoirs Publics de rééquilibrer le marché par une série d’instruments de régulation, au regard des objectifs de transition écologique et de développement des ports maritimes français dont le transport combiné fluvial est l’un des principaux vecteurs de développement.
La Normandie veut faire bouger la directive européenne du transport combiné
Dans le cadre de la stratégie européenne pour une mobilité durable et intelligente, la Normandie apporte sa contribution au projet de la nouvelle directive européenne sur les transports combinés de marchandises.
Les neuf contributeurs se sont réunis à Rouen le 20 mai dernier pour signer ce document, à savoir les ports (Haropa et Ports de Normandie), les unions portuaires du Havre et de Rouen, la direction régionale de réseau ferré de France (RFF), Voies navigables de France (VNF), l’association Logistique Seine Normandie, la région Normandie et Entreprises fluviales de France (E2F).
Cette contribution normande à la révision de cette directive entre pleinement dans la stratégie portuaire et logistique mise en œuvre ces dernières années par la Région. Cette séquence a montré également la convergence entre la stratégie des acteurs régionaux inscrite dans « l’Ambition portuaire pour la Normandie » et celle du plan stratégique d’Haropa récemment adopté.
« Cette contribution nous permet de travailler conjointement, que nous soyons du secteur privé ou public. Il est assez unique de se dire que l’on va pouvoir bâtir une solution commune. Au-delà des propositions émises, cette mise en commun nous permet d’exister dans le spectre européen. Nous continuons de porter le message que la Vallée de la Seine est absolument indispensable et primordiale. La Normandie devient un carrefour stratégique en France et en Europe en termes de mobilité décarbonée. Rappelons-nous que nous sommes la seule région dont la part de l’industrie dans le PIB est semblable à celle de l’Allemagne ! » a déclaré Hervé Morin, Président de la Région Normandie.
La première demande porte d’abord sur une définition moins restrictive du transport combiné qui, dans la directive actuelle, nécessite un trajet routier limité à 150 km et un autre mode de transport de plus de 100 km. Le second point considéré comme crucial est l’investissement à l’échelle européenne ou nationale dans les infrastructures, comme cela a été possible pour le projet de chatière au Havre. Le troisième porte sur le soutien financier au fonctionnement, notamment pour les opérations de transbordement d’un mode à l’autre qui génèrent des surcoûts. Enfin, la quatrième touche à la gouvernance, avec des objectifs clairement assignés aux États membres.
Pour les contributeurs, l’enjeu du transport combiné corollaire de la massification est crucial pour la filière conteneurs au Havre et pour les céréales à Rouen.