Webinaire sur le financement du verdissement de la flotte fluviale

Voies navigables de France organisait le 16 octobre 2020 un webinaire sur le financement du verdissement de la flotte fluviale, dans la continuité du colloque « Vert le fluvial » qui s’était tenu en 2019. Objectif : dresser un état des lieux concret des besoins en financements et des dispositifs financiers en vigueur. 

Un événement qui a réuni plus de 250 participants pendant plus de 3 heures, preuve que le sujet reste une priorité pour les acteurs.

A cette occasion plusieurs communications importantes dont celle de Guillaume Pépy, président d’Initiative France annonçant la création d’un nouveau fond de prêt pour soutenir les actions pour le verdissement du fluvial, porté par Initiative Seine Yveline (Plate-forme Isy), qui reprendra dans quelques semaines les activités interrompues de Fluvial Initiative et aura une couverture nationale.

L’occasion aussi pour E2F de faire part des priorités de la Profession.

Texte de l’intervention de Didier Leandri, président délégué général d’E2F :

Un contexte qui évolue  :
  • L’actualité c’est une crise persistante sur le marché du tourisme : maintenir la trésorerie des entreprises, sauvegarder les fonds propres, permettre leur survie, telles sont les priorités
  • Et des incertitudes sur les marchés de fret

Dans ces conditions, les investissements sont suspendus, espérons-le temporairement

>> Mais l’impératif de verdissement est une donnée invariable sur le plan sociétal, commercial et réglementaire (mises aux normes, ZFE).

Une transition plus qu’une rupture écologique :
  • La transition écologique va de pair avec la notion de transition économique car nous ne disposons pas de solution universelle, techniquement stable, ni surtout économiquement soutenable à court terme.

Passer d’une motorisation thermique à une motorisation verte, si tant est qu’elle existe, c’est doubler le montant de l’investissement.

>> Et l’accès au financement ne va pas être le même avant et après la crise.

Une évolution déjà largement engagée par les transporteurs
  • Ce que nous observons de la part des entreprises de navigation hors contexte de crise c’est :

– Des entreprises qui procèdent à des refit de motorisation avec des matériels de post traitement sur des moteurs thermiques ou à l’hybridation de leurs moteurs thermiques. Ces initiatives ont trouvé leur financement au travers de crédits bancaires et ont toutes reçus des financements de la part de VNF (Pami) ;

– Des entreprises qui investissent sur des bateaux avec une motorisation électrique (Moins de 12 places ou plus gros bateaux, référence au Ducasse en Seine, à la compagnie du lac d’Annecy et à Fluidis) sur des marchés commercialement innovants qui s’inscrivent dans la notion de « Tourisme durable » et de « Logistique Durable » répondant à la fois à des conditions d’exploitation compatibles avec l’autonomie de ces bateaux et une offre commerciale de gamme supérieure. Sur ces initiatives le secteur bancaire traditionnel a joué le jeu, les collectivités locales ont contribué financièrement, sur les plus gros projets la banque des Territoires est intervenue ;

– L’engagement des plus grandes entreprises dans des projets innovants fondées sur la technologie de l’hydrogène et qui le font de manière groupée, ces projets sont finançables au stade de la préfiguration et probablement aussi au stade du pilote ;

– Un recours aux carburants alternatifs au gazole moins émetteurs qui tend à se généraliser (BTL, Oléo100).

  • Ce qui compte tant pour nos financeurs que pour nous, surtout dans le contexte de crise, c’est la sécurisation de l’investissement : sa maturité technique, sa durabilité, ce qui renvoie à 1) l’évolution du marché bien sûr (Ce qui ne va pas de soi dans le contexte actuel) 2) à la garantie donnée par la puissance publique qui gère les infrastructures que leur usage est garanti dans le temps sur le plan de l’exploitation (Amodiations, circulations) et de la réglementation.
Un plan d’action cadencé pour agir à court terme
  • 4 leviers financiers incontournables à mobiliser :

– La fluvialisation des instruments qui seront mis à disposition en application du Plan de relance : « Fonds verts » de la BPI, PIA,

– La mise en place d’une fiscalité incitative à l’investissement (Suramortissement, réévaluation des fonds propres, exonération de plus-values de cession sous condition de réinvestissement)

– Le confortement de ce qui apparaît de plus en plus comme un Guichet unique – le PAMI – selon la volonté de la Profession

– L’accompagnement des entreprises, la facilitation de l’accès au financement, la lisibilité des dispositifs pour les PME-TPE

  • 1 cadre d’action cohérent :

– Au niveau interprofessionnel : la signature des engagements pour la croissance verte, projet retardé pour cause de Covid.

– Au niveau des entreprises : le lancement d’un programme d’engagements volontaires avec l’ADEME type « objectif CO2 », bien connu dans le transport routier.


Télécharger les présentations du webinaire « Vert le fluvial » :

Articulation des mécanismes de financements.

Les CEE dans le secteur fluvial.

Bilan du PAMI 2018-2020.

Le crédit-bail dans le financement du transport fluvial.

Présentation PAMI – ADEME.

La plateforme fluvial zéro émission.

Projets Innovations VNF – DTRS.

La Transition écologique de la flotte parisienne.